Blog | blog-melchior

24-02

Cher journal,

Ça fait presque un mois que je n'ai rien vendu, je commence à être à sec et le titan a été clair, il ne me fera plus de crédit la prochaine fois. A croire que même les business les plus sales ont des codes. J'ai claqué ce qui me restait pour de nouveaux pinceaux hier. En rentrant j'ai fait un détour par GaB'art, ils ont exposé ce type que j'ai vu quelques fois, et ben devine quoi: l'expo est à chier. Vraiment. Le fond est aussi vide que la forme est imparfaite. Gaby est une pouf de toute façon, normal qu'elle expose des tableaux à pouf.

Vieux journal, je pensais ne jamais en arriver à de telles extrémités, et pourtant j'ai peur de ne plus pouvoir y échapper... Je vais devoir me trouver un vrai taff. L'angoisse. S'il y a bien une chose que je déteste plus que les gens, ce sont les gens en cravate.

Je te tiens au courant, la bise.

Melchior

13-04

Vieux journal,

J'ai fini ce tableau dont je te parle depuis des siècles. Je crois qu'il ne sera pas aimé, moi-même j'ai du mal à le trouver bon. Il est beau pourtant, il est proportionnellement correct et léger ; il ne sera jamais poignant.

Il faut que je le corrige, que j'en fasse quelque chose qui extirpe Monsieur tout-le-monde du confort de ses croyances. Qu'il réalise enfin.

Les gens, vieux journal, sont tous cons. Nous ne disposons que de très peu de temps, pourquoi font-ils comme s'ils l'ignorait ? Et je les hais pour ça. Et je leur en fait baver pour ça. Mais je leur rend service quelque part, je les secoue, j'essaie de les réveiller ! Comprends, on n'a que très peu de temps, et j'ai déjà gaspillé 20 ans.

Si je suis éphémère, et si mes pensées n'en sont pas un pansement, alors il est où, l'intérêt ?

J'attend quelqu'un qui se suffise comme intérêt. En attendant je continue de faire mon Camus.

Il n'y a que toi que je supporte, et les hommes et les femmes de mes tableaux. Enfin les miens... Est-ce que j'ai le droit de dire que cette fille avec sa perle est davantage à moi qu'à Vermeer? Je suis fatigué.

Melchior

13-04

Vieux journal,

J'ai fini ce tableau dont je te parle depuis des siècles. Je crois qu'il ne sera pas aimé, moi-même j'ai du mal à le trouver bon. Il est beau pourtant, il est proportionnellement correct et léger ; il ne sera jamais poignant.

Il faut que je le corrige, que j'en fasse quelque chose qui extirpe Monsieur tout-le-monde du confort de ses croyances. Qu'il réalise enfin.

Les gens, vieux journal, sont tous cons. Nous ne disposons que de très peu de temps, pourquoi font-ils comme s'ils l'ignorait ? Et je les hais pour ça. Et je leur en fait baver pour ça. Mais je leur rend service quelque part, je les secoue, j'essaie de les réveiller ! Comprends, on n'a que très peu de temps, et j'ai déjà gaspillé 20 ans.

Si je suis éphémère, et si mes pensées n'en sont pas un pansement, alors il est où, l'intérêt ?

J'attend quelqu'un qui se suffise comme intérêt. En attendant je continue de faire mon Camus.

Il n'y a que toi que je supporte, et les hommes et les femmes de mes tableaux. Enfin les miens... Est-ce que j'ai le droit de dire que cette fille avec sa perle est davantage à moi qu'à Vermeer? Je suis fatigué.

Melchior

24-02

Cher journal,

Ça fait presque un mois que je n'ai rien vendu, je commence à être à sec et le titan a été clair, il ne me fera plus de crédit la prochaine fois. A croire que même les business les plus sales ont des codes. J'ai claqué ce qui me restait pour de nouveaux pinceaux hier. En rentrant j'ai fait un détour par GaB'art, ils ont exposé ce type que j'ai vu quelques fois, et ben devine quoi: l'expo est à chier. Vraiment. Le fond est aussi vide que la forme est imparfaite. Gaby est une pouf de toute façon, normal qu'elle expose des tableaux à pouf.

Vieux journal, je pensais ne jamais en arriver à de telles extrémités, et pourtant j'ai peur de ne plus pouvoir y échapper... Je vais devoir me trouver un vrai taff. L'angoisse. S'il y a bien une chose que je déteste plus que les gens, ce sont les gens en cravate.

Je te tiens au courant, la bise.

Melchior